Le martinet noir : un oiseau migrateur qui dort en volant
15.11.2024 - Temps de lecture: 5 minutes
Oiseau annonciateur de l’été, le martinet noir rempli nos cieux à l’approche des beaux jours. Connu pour sa capacité à dormir, boire et manger en volant, le martinet noir ne se pose presque jamais. C’est un oiseau commun qui aime les vieilles constructions humaines pour se reproduire. Découvrez tout sur cet oiseau atypique !
Description du martinet noir
Le martinet noir se distingue de l’hirondelle rustique, avec laquelle il est souvent confondu, par son corps entièrement noir, excepté une petite tache blanche sur la gorge. Il a de longues ailes, semblables à des faux et une queue effilée. Il mesure en tout 17 cm de long et possède une envergure comprise entre 42 et 48 cm.
La forme particulière de ses ailes lui permet d’atteindre des vitesses démesurées, l’érigeant ainsi comme l’un des oiseaux les plus rapides en vol. Le martinet noir peut atteindre une vitesse de 200 km/h en piqué, bien qu’en général sa vitesse normale soit autour de 60 km/h. C’est un oiseau fait pour voler. En effet, ses pattes sont très courtes et ne lui permettent pas de marcher normalement, d’où son nom d’Apus apus, qui signifie « sans pieds ». C’est également la raison pour laquelle il fait tout en vol. Le martinet noir attrape les insectes en volant pour se nourrir et s’hydrater, boit l’eau de pluie, dort et s’accouple dans les airs. Il est ainsi capable de passer des mois sans jamais se poser.
Le martinet noir n’a pas de chant à proprement parler. À la place, il émet un sifflement strident particulier et très reconnaissable. Il n’est en aucun cas un nuisible bien qu’il s’installe souvent dans les fissures de bâtiments. Le martinet noir contribue à éliminer la présence d’insectes, car ils constituent leur source d’alimentation unique, ce qui fait de lui un allié précieux pour votre jardin.
Martinet noir et hirondelle : quelles différences ?
Le martinet noir et l’hirondelle sont régulièrement confondus. En effet, ils sont tous deux des oiseaux sauvages et possèdent une silhouette similaire. Toutefois, le martinet noir est habituellement plus grand et est entièrement noir, excepté une tache claire au niveau de la gorge. L’hirondelle rustique a le dessous de son corps assez blanc et une tache rouge sur la gorge, tandis que l’hirondelle de fenêtre est plutôt noir bleutée et blanche. Enfin, le martinet est bien plus rapide qu’une hirondelle. Si sa vitesse normale est de 60 km/h, il atteint très facilement les 100 km/h.
Mode de vie, alimentation et caractéristiques du martinet noir
Le martinet noir est un excellent acrobate, habitué à se mouvoir dans les cieux. C’est un grand migrateur qui arrive entre avril et mai pour repartir à la fin de l’été. Il passe habituellement l’hiver en Afrique avant de revenir en Europe. Les martinets noirs sont capables de parcourir plus de 10 000 km pour migrer.
Le martinet noir peut dormir tout en volant. Pour ce faire, il utilise un sommeil hémisphérique unilatéral. Cela lui permet d’endormir un hémisphère de son cerveau et de garder l’autre éveillé. Les phases de repos sont ainsi courtes et discontinues. Elles ont généralement lieu en groupe et de manière entrecoupées à la tombée de la nuit. Les martinets s’envolent jusqu’à 2 000 mètres d’altitude et planent toute la nuit avant de redescendre le lendemain matin.
À la question : « que mange le martinet noir ? », la réponse est simple : cet oiseau se nourrit exclusivement d’insectes qu’il peut attraper en vol, tels que des coléoptères, des mouches, des guêpes, des pucerons ou des fourmis volantes par exemple. Les proies étant petites, il doit donc très souvent chasser. Un martinet noir vit entre 6 et 10 ans.
Habitat et reproduction des martinets noirs
La période de reproduction des martinets correspond à son retour en France et en Europe, vers la fin avril. Entre mi-mai et août, il va se poser pour la première fois et commencer sa nidification. Les martinets ont en général fait du repérage l’année précédente, afin de savoir où faire leur nid à leur retour, lorsqu’ils seront adultes. Bien qu’ils puissent faire leur nid dans les arbres, ils ont une plus large préférence pour les cavités dans les murs, les gouttières, les toits de maison, etc. Ils peuvent s’installer dans des ouvertures de 3 à 4 cm.
Un couple de martinets reste généralement uni pour la vie. Les parents se relaient pour couver les œufs, dont l’incubation dure approximativement 20 jours. Ils construisent leur nid avec tous les matériaux légers qu’ils peuvent trouver : paille, plume, fil d’araignée, brin d’herbe, etc.
Les bébés martinets restent ensuite dans le nid pendant 40 jours, soit l’âge où leur corps et leurs ailes sont suffisamment développés pour voler et être indépendants. Durant ces 40 jours, les parents vont nourrir les oisillons. Les martinets chassent et remplissent leur jabot, une poche de l’œsophage, des insectes qu’ils trouvent en volant. Ils peuvent ainsi emmagasiner des centaines d’insectes, en former de petites balles et les donner à leurs petits.
Le martinet noir est-il une espèce en danger ?
Le martinet noir n’est pas à proprement parler une espèce en danger. Toutefois, certains réseaux ont noté un déclin de l’espèce de près de 40 % sur les dix dernières années. Cela est dû en partie à la raréfaction des insectes qui sont sa seule nourriture. De plus, avec la rénovation des bâtiments, il devient plus difficile pour les martinets noirs de faire leur nid. L’isolation des bâtiments est extrêmement importante pour des raisons environnementales et pour limiter les coûts de l’énergie. Cependant, les professionnels du bâtiment et les villes sont peu sensibilisés à la présence de nids de martinets et au mode de vie de certains oiseaux. Cette méconnaissance est également problématique en raison du fait que l’espèce est protégée. Le Code de l’Environnement indique qu’il est interdit de détruire les individus de l’espèce, les nids et les couvées. Malheureusement, certains nids se retrouvent engloutis pendant les travaux d’isolation. L’installation de perchoirs, de nichoirs extérieurs ou de tuiles d’aération pourrait fournir l’espace nécessaire à la nidification des martinets.
